19.In Rainbows

Radiohead
Rock progressif
Autoproduit   (CD téléchargeable )
Angleterre  10/2007

    Je dois le crier avec honnêteté : à l’inverse du dernier album de Björk que j’aurais tendance à défendre envers et contre tout (pas géniale dans la durée, pourtant), j’aurais bien aimé descendre en flèche ce ‘In Rainbows’, nouvel album (virtuel), tant Radiohead m’exaspère…
Non pas par leur attitude (plutôt intègre, les bonhommes, à la limite de la neurasthénie…), ni par leur travail (ne cédant jamais à la facilité). Il m’exaspère plutôt par toute l’idolâtrie qui les entoure (souvent un public fan de rock prog à la Pink Floyd ou bien de métal à la Led Zep : clairement pas de ma famille musicale, plus proche du yéyé et de la pop, de gens qui ne regarde pas trop leur nombril et pense à faire des morceaux accrocheurs pour tous, même cons… ). Car Radiohead a raflé toutes les médailles, celle du plus grands groupe de rock (hum… et les Sonic Youth alors ?), celle de la plus grande musique grunge à travers le tube des débuts, Creep (hum… et les tous les singles des Pixies alors ?), et celle du plus grand album des 90’s (‘OK Computer’… ok, et le premier des Stone Roses alors ???), et a donc cocufié bien du monde au portillon…
Mais bon voilà, on veut les détester, puis voilà que Thom et ses comparses s’arrangent pour faire des albums au delà de toute critique, d’une richesse irréprochable… Et celui est de loin leur plus beau, celui qui donne toute le mesure de la beauté de l’univers de Thom Yorke, et de la variété de style dont sont capables les musiciens qui l’entourent. J’avais mis durant des années ‘OK Computer’ parmi les meilleurs albums, par pure nostalgie (et puis pour Paranoïd Androïd aussi : c’est un peu la même attache que je voue d’ailleurs à Like a Rolling Stone pour Dylan dans son ‘Highway 61 Revisited’… alors que peut-être, je trouve, au plus profond de moi-même,  l’album ‘Desire’ meilleure qu’ ‘Highway’…).
‘In Rainbows’ a donc réglé la question : meilleur qu’ ‘OK Computer’ ou que ‘Hail to the Thief’ réunis (trop d’idées dans ce précédent album, trop de choses laissés au stade embryonnaire), ce nouvel album ne cherche pas l’épate en plus, ce qui le rend d’autant plus classique. Il réussit à créer une atmosphère d’homogénéité (ce qui fit cruellement défaut au précédent opus), tout en mélangeant de nombreuses facettes du groupe : électro, grunge, ballade accoustique…

 Ici, plus de refrains ni de couplets, que des musiques voués à des instants -pas forcément leur finale- quasi wagnériens, de montées en puissance toutes en frisson (je sais je m’enflamme mais écoutez donc la fin de All I need… ou bien le milieu de Bodysnatchers).  Y survolent All I need, Nude (un sens des arrangements parfaits, quel chemin parcouru depuis la première version !?),  Faust Arp et Videotape (ballades agréables) mais surtout Bodysnatchers, qui signe un retour au grunge –mais attention, on parle de Radiohead, donc un grunge plutôt cérébral, psychiatrique, qui fait allusion à la schizophrénie et la paranoïa, encore !-, un morceau qui n’est pas dénué d’émotion, et que n’aurait pas renié Sonic Youth, même… Rhaa, décidément, pourquoi faut-il qu’ils soient toujours loin devant, ces salauds de génies ?

A ne pas manquer:
    Bodysnatchers
    All I need
    Nude
    Reckoner

Si vous avez aimé, vous avez aussi:
    The Stone Roses
     Bjork