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Beastie Boys
Paul's Boutique
the Beastie Boys

62.Paul's Boutique

the Beastie Boys
rap
Capitol Record   (CD remasterisé )

Etats-Unis  07/1989

time for 'dying'... MCA (à droite)
  
 


 



1. The Beatles..
2. The Velvet Undergrou..
3.  Godspeed you Black ..
4. The Magnetic Fields..
5.  Pulp..
6. The Clash..
7. The Beach Boys..
8.  Lou Reed..
9.  Andrew Bird..
10. The Stone Roses..
11.  Sufjan Stevens..
12. The Kinks..
13.  David Bowie..
14.  Nick Drake..
15. The Nice..
16.  Bjork..
17. The Left Banke..
18.  Bob Dylan..
19.  Radiohead..
20.  Silverchair..
21.  Sagittarius..
22.  Patti Smith..
23.  Blur..
24.  Serge Gainsbourg..
25.  X..
26. The Smiths..
27. The Zombies..
28.  Bran Van 3000..
29.  Brian Eno..
30.  Jonathan Richman..
31. The Mamas & Papas..
32. The Doors..
33.  Sonic Youth..
34. The Arcade Fire..
35. The Apartments..
36.  Pink Floyd..
37.  Neil Young..
38.  Depeche Mode..
39.  Tindersticks..
40. The Stooges..
41.  Jorane..
42. The Sonics..
43. The Pixies..
44. The Chemical Brother..
45.  Air..
46.  Van Morrison..
47.  Daft Punk..
48.  Bruce Springsteen..
49.  Television..
49.  Van der Graaf Gener..
50.  Ratatat..
51.  MGMT..
52. The Moody Blues..
53. The Sparks..
54. A Silver Mount Zion..
55.  Love..
56.  Soulwax..
57.  Chris Isaak..
58.  Belle & Sebastian..
59.  Death in Vegas..
60.  Scott Walker..
61.  Elvis Costello..


63.  Tori Amos..

  Il est des albums qu’il faut écouter comme une masse informe : sans morceaux distincts, à peine un début et une fin… Ce n’est pas là les dénigrer que de dire ça, bien au contraire : je parle ici d’albums qui resistent mieux au temps que beaucoup d’autres, même ceux à considérer comme des classiques.

   Souvent dans un album de qualité, on pourra par exemple distinguer une ou deux grandes chansons qui flottent au dessus des autres, et qui finiront très certainement dans la compilation de l’artiste (au détriment de l’album dont elles proviennent). Eh bien le type d’album dont j’essaie de parler dans cet article n’est pas de cette nature: ce sont des albums à considérer comme un tout, et qu'on se doit d’écouter d’un bout à l’autre sans rien zapper (pas forcément évident vu notre inclinaison naturelle à l’immédiateté). Je ne veux pas dire qu’il faut forcément offrir une écoute soutenue, non non, on peut très bien juste écouter d'une oreille un peu paresseuse. Mais néanmoins, il faut écouter en entier, pour laisser infuser cette douce sensation, cette familiarité unique.

   C’est exactement cette sensation, mêlée à de la nostalgie, que j’ai ressenti hier, en (re)découvrant Paul’s Boutique hier. Cet album est en effet le seul des Beastie Boys que j’avais en ma possession, en entier (en dehors de leur double compil de fin 90 sortie après Hello Nasty), et cela me semblait la moindre des choses de le réécouter en entier, de lui ‘donner une deuxième chance’, en guise d’hommage à Adam Yauch alias MCA, membre fondateur du groupe de rap Beastie Boys, mort ce 4 mai 2012 à l’âge de 47 ans, suite à un cancer qu’il a déclaré à la presse depuis 2009.

   L’écoute d’hier, puis la deuxième de ce matin m’ont confirmé ce sentiment : cet album est objectivement génial. Je ne suis pas vraiment dans un cycle rap en ce moment, mais quelle claque, bon dieu ! que c’est agréable et jouissif d’écouter un album aussi libre, aussi inventif !

   Et pourtant, contrairement à d’autres chroniques que j’ai pu faire, je ne pourrai pas vous citer une seule chanson. Il y a bien une intro rigolote, To all the Girls où les trois chanteurs font une parodie de dédicace façon rap à toutes les filles de la terre, et qui correspond bien à l’esprit ironique du groupe, mais juste après, c’est le bordel le plus complet : un défilé de son empilé ou mis bout à bout (sans transition, à part des gongs de ring, des sons de narguilés, etc...). L’album dans son ensemble fait penser à une sorte de vide-grenier faussement improvisé, avec des centaines de trouvailles stylistique (rap, rock, funk), de samples chipées on ne sait où, et toujours ce rap bien posé et ces voix qui se distinguent entre mille (au passage, il est bon de rappeler que peu de chanteurs sont capables de scander, débiter, rapper comme MCA, Mike D et Ad-Rock, et ce avec une telle régularité sur à peu près dix albums).
   Cela n’est pas étonnant que Paul’s Boutique a été l’objet d’un tel culte, d’une telle fascination (Miles Davis déclarera notamment –je n’ai pas la source exacte- que c’est le seul album qu’il peut écouter en boucle sans jamais en être écoeuré). Pas étonnant non plus qu’on l’a assez souvent décrit comme le Sergent Pepper du rap… j’aurais plutôt dit à ce moment là l’Album Blanc du rap d’ailleurs (pour le mélange hétérogène de style). J’aurais même aussi cité l’album de Prince, Sign of the Times, où on sent, aussi bien chez l’artiste funk que chez les trois rappeurs, cette volonté à vouloir tout dire musicalement, ce au-delà du carcan de leur genre.


   Pour rappel, Paul’s Boutique, quatrième album des Beastie,a été un fiasco commercial (sa remasterisation de 2009 lui a un petit peu rendu justice), ce qui témoigne bien de la trop grande avance que ce groupea toujours eu (imaginez que c’est un album de 1989, tout de même! bien antérieur à l’âge d’or du rap US, et à son clivage 'east coast /west coast' ).

   Pour ma part, cette redécouverte favorisée par ces tristes circonstances m’a permis de réviser intégralement mon opinion sur les Beastie Boys, un groupe que j’appréciais mais que je continuais à considérer comme surréavalué: trop ‘rap de blanc’, trop facilement récupéré par les bobo et l’intelligentsia musicale (aimer les Beastie, ça fait chic..). J’appréciais juste les quelques singles efficaces, ou bien leur album de rap 'old school' To the 5 buroughs de 2004. Mais jamais je ne me serais considéré comme un admirateur du groupe (et même s’ils ont su tirer le meilleur de Spike Joncze – Sabotage, un clip increvable - ou le meilleur des producteurs Dust Brothers, qui ont produit notamment cet album, sans doute leur plus belle contribution).
Désormais, Paul’s Boutique, disque étrangement présent dans ma médiathèque (mais jamais vraiment écouté jusqu’alors, comme si il était écrit qu’un jour, je me devais de le redécouvrir), m’a renversé toutes mes croyances et toutes mes considérations un peu hautaines vis-à-vis sur ce trio. Il est une œuvre que peu d’artiste sont capables de produire en une carrière : intelligente, ludique, inusable…   Que c’est agréable de me dire qu’il y a encore des tas de choses, des tas de convictions personnelles qui sont fausses et qui seront un jour totalement ébranlées par une simple ré-écoute… Hâte d’être à nouveau frappé par l’évidence! (en espérant que ce ne sera pas lors d’un prochain deuil…)






          Et rien que pour le plaisir de revoir l'un des plus grands clips de tous les temps:



A ne pas manquer:
    To all the girls
    Shake your rump
    Johnny Ryall
    et tout le reste...

Si vous avez aimé, vous avez aussi:
    The Beatles
    Cypress Hill