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Silver Mount Zion
Kollaps Tradixionales

Kollaps Tradixionales

A Silver Mount Zion
Post-rock
Constellation  

Canada  02/2010

Efrim en chapka en pleine repèt': c'est aussi ça la magie du post-rock à la Constellation
  
 




 13 Blues for thirtee..

 



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  There is the light nous affirme Efrim Menuck, de sa voix toujours aussi éraillé, toujours un petit peu fausse. Sûr que les réfractaires à son style de phrasé aigu et traînant ne risque pas de se réconcilier avec lui dans cet album. Sûr aussi que beaucoup ne pardonneront pas les facilités et les fautes de goûts de ce dernier opus, qui éloigne encore un peu plus le groupe du post-rock des origines, celui de Godspeed you, Black Emperor! (GYBE ! pour les intimes). Pourtant SMZ (les intimes, toujours..), née de la scission du Godspeed you -le départ de Moya surtout- a toujours été un groupe en perpétuel renouvellement , avec ou sans son Tratala Band Orchestra (c’est compliqué, je sais, mais passons !). De la tentation classique et épuré du début (le sublime Born into trouble en 2001) en passant par le lo-fi incantatoire de  Horse in the sky  (2005), il reste un groupe plus fidèle dans son militantisme (proche de mouvements anarchistes) que dans son style musical. Ils auraient pu faire fructifier le style de GYBE ! (ce post rock puissant servi sur une batterie martiale, binaire), mais non, tout passe chez eux dans un drôle de kaléidoscope bordélique : jazz, grunge, chœurs et musiques traditionnels yiddish. D’où ce titre, sans doute : Kollaps Tradixionales , qui engendre plein d’interprétations….

   Mais bon, évoluer n’est pas tout, et même si on ne peut nullement reprocher ces explorations empruntées durant plus de dix ans de carrière, on peut tout de même rester un peu perplexe devant ce drôle d’objet, cet album encore une fois léger à la lecture (que sept titres sur la jaquette) mais long voire difficile à digérer à son écoute. En plus, il succède à un excellent 13 Blues for thirteen Moon, leur album le plus rock, le plus immédiat  -le plus émouvant en fait- depuis Born into trouble.
En fait, l’émotion passe difficilement dans cet album : on sent qu’Efrim et sa bande essaient de la faire passer de force par moment, ce qui est assez gênant, du moins à la première écoute (car l’album, sans l’ombre d’un doute se bonifie avec le temps). Le premier titre There is the light, par exemple, a certes de très beau passage (le début crépusculaire, les cordes, et l’accélération de fin), mais d’autres quelque  peu laborieux (le refrain scandé). I built myself a metal bird réussit son petit exercice de style grunge, dans le style d’un Sonic Youth des débuts. Sa suite, I fed my metal bird the wings of other metal birds (!!), retour au source post rock à la ‘Constellation’ (le label canadien), réussit dans ses derniers instants ce qu’il peine à obtenir dans ses premières minutes… On a ensuite droit à la trilogie Kollaps Tradixionales avec ses quelques bons moments: un joli piano qui nous réaffirme l’aisance du groupe dans le registre émotionnel (avec à peine trois accords plaqués), le titre central (for Darling, moins de deux minutes, mais d’un réelle beauté). La troisième chanson du  triptyque, Bury 3 dynamos   est sans doute la plus litigieuse et cristallise à elle seule toutes les fautes de goût de l’album. Faisant s’entrechoquer les musiques traditionnelles médiévales, de l’est, et sans doute d’encore plein d’autres traditions, ce titre pourrait, dans un mauvais jour, nous rappeler de la musique celtique sans finesse – insulte suprême ! Mais mis en perspective sur toute la carrière d’un groupe, le morceau peut aussi prendre une toute autre résonance, nettement plus louable et érudite.

La dernière chanson enfin, conclut admirablement l’album. ‘piphany rambler, avec sa basse rutilante et son déluge de corde réussit à ramener la formation au sommet et à faire oublier l’éprouvante conclusion du triptyque Kollaps Tradixionales.  Quatorze minutes finales qui passent très vite, où les six dernières minutes font écho avec le magnifique Blindblindblind de fin du précédent opus. Ouf ! on oublie du coup les quelques fautes de goûts de ce disque, et on revient à l’état qu’on aura perpétuellement vis-à-vis de ces talentueux Canadiens : en attente du prochain opus ! (et toujours au fond de son cœur cette espérance de voir se reformer un jour le divin Godspeed you, Black Emperor!)

A ne pas manquer:
    'piphany Rambler
    For Darling
    There is the light
    

Si vous avez aimé, vous avez aussi:
     Godspeed you Black Emperor!
    Do Make Say Think
    Explosions in the Sky