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Bob Dylan
Blood on tracks
Bob Dylan

18.Blood on tracks

Bob Dylan
Folk
Columbia   (Album orginal )

Etats-Unis  01/1975

mystérieux élusif, le Dylan? pas dans cet album en tout cas...
  
 


 



1. The Beatles..
2. The Velvet Undergrou..
3.  Godspeed you Black ..
4. The Magnetic Fields..
5.  Pulp..
6. The Clash..
7. The Beach Boys..
8.  Lou Reed..
9.  Andrew Bird..
10. The Stone Roses..
11.  Sufjan Stevens..
12. The Kinks..
13.  David Bowie..
14.  Nick Drake..
15. The Nice..
16.  Bjork..
17. The Left Banke..


19.  Radiohead..
20.  Silverchair..
21.  Sagittarius..
22.  Patti Smith..
23.  Blur..
24.  Serge Gainsbourg..
25.  X..
26. The Smiths..
27. The Zombies..
28.  Bran Van 3000..
29.  Brian Eno..
30.  Jonathan Richman..
31. The Mamas & Papas..
32. The Doors..
33.  Sonic Youth..
34. The Arcade Fire..
35. The Apartments..
36.  Pink Floyd..
37.  Neil Young..
38.  Depeche Mode..
39.  Tindersticks..
40. The Stooges..
41.  Jorane..
42. The Sonics..
43. The Pixies..
44. The Chemical Brother..
45.  Air..
46.  Van Morrison..
47.  Daft Punk..
48.  Bruce Springsteen..
49.  Television..
49.  Van der Graaf Gener..
50.  Ratatat..
51.  MGMT..
52. The Moody Blues..
53. The Sparks..
54. A Silver Mount Zion..
55.  Love..
56.  Soulwax..
57.  Chris Isaak..
58.  Belle & Sebastian..
59.  Death in Vegas..
60.  Scott Walker..
61.  Elvis Costello..
62. the Beastie Boys..
63.  Tori Amos..

    Une période artistique, voilà bien la notion qui n’est pas suffisamment mise quand on fait la critique d’un album. Pourtant il s’agit toujours de replacer l’œuvre dans un contexte, et parfois il est plus intéressant, plutôt que de considérer l’œuvre seul, d’explorer son ‘avant’ et son ‘après’.
Pour le cas de Blood on Tracks, passons sur la stricte considération de la vie personnelle de Dylan (en pleine débâcle sentimentale, divorce et tout..), et considérons plutôt son état artistique, son inspiration : en pleine renaissance, en pleine ébulition (surtout en considérant le concert itinérant qui viendra l’année suivante, le Rolling Thunder Revue tour, accompagnant le superbe album Desire).

  Sortant d’une période musicale de vache maigre  avec en tête l’album Self Portrait (associé à jamais à la critique que Rock & Folk en a faite : « c’est quoi cette merde ? », pas totalement exagéré…), Dylan enfin reprend des risques en homme, affronte ses démons et accouche de morceaux d’une force émotionnelle qu’il a rarement atteinte (et pourtant on parle de Dylan). Dans cet album introspectif assez maso, l’ami Zimmermann semble en fait s’être affranchi de son  travers (de jeunesse) qui était aussi la marque de son génie : la transcendance poétique. Ici plus de paroles aussi enflammées et magiques que celle de Desolation row ou Tambourine Man (« When the evening empire has returned into sands.. ») ou de visions sibyllines tels les Visions of Johanaand Louise with her hands full of rain tempting you to defy it »), Dylan parle juste de rupture,  crache des insultes et des paroles assassines à la femme (aux femmes) de son passé, dans la même mouvance que le vengeresse Like a rolling stone, mais souvent pour aboutir à des pleurs et des demandes de pardon, d’absolution (Idiot Wind). Le destin (Simple twist of Fate), les restes de souvenir, l’éphémère passion et les amours de jeunesse qui forcément se désagrègent avec l’âge : tous les thèmes de Blood on Tracks confine à une épure universelle ; on est presque en présence d’un concept album, porté sur le deuil amoureux. Et Dylan a pu aboutir à une telle universalité sans avoir recours pour une fois à ses astuces poétiques et absurdes (qui apportaient, certes, richesses d’interprétation mais amenuisaient inévitablement la force du propos). Juste les faits et leur  ressenti, plein de fiel et  de regrets.
  En fait, plutôt que de sang sur les pistes, c’est de cendre qu’il aurait fallu parler, laissant un goût acre dans la bouche. L’album tente vers la fin de nous ouvrir vers de vagues lueurs d’espoir (Buckets of rain), mais il est déjà trop tard : la première face, dans toute sa splendeur lyrique a déjà déversé des océans de mélancolie. Il faudra attendre l’apaisé Desire, l’album qui suivra, et pour lequel j’ai le plus de tendresse pour à nouveau capter de la joie et cette chaleur réconfortante qui émanait de la période solaire de l’artiste (Blonde on blonde, Highway 61 revisited).

  Riche période donc, que cette ère Blood on Tracks/ Desire (pour revenir au propos évoqué premier paragraphe), surprenant aussi du fait de la richesse du passé de l’artiste (la période Greenwich Village, la période engagé, la période ‘électrique’). que l’on croyait alors quasi-fini musicalement Elle a conforté en tout cas que le génie de Dylan est à tout moment capable de se réveiller à nouveau, et qu’importe ce que les gens en disent, ceux qui ne l’ont jamais écouté, ceux qui passent à côté d’un trésor infini (toujours quelque chose à découvrir avec lui, à dénicher..), on sait qu’aujourd’hui Dylan est vraiment devenu comme un messie, dont on attend la prochaine résurrection (c’est un peu fort de dire ça, mais c’est un peu le cas quand même…). En attendant, il nous reste toujours son passé à exhumer et s’en repaître. 

A ne pas manquer:
    Idiot Wind
    Simple twist of Fate
    You're a big gril now
    Buckets of Rain

Si vous avez aimé, vous avez aussi:
     Van Morrison