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Apartments
The Evening visits...and stays for years

35.The Evening visits...and stays for years

The Apartments
Pop rock
Rough Trade  

Australie  01/1985

Tu ne peux pas arrêter. Tu y arriveras un jour
  
 


 



1. The Beatles..
2. The Velvet Undergrou..
3.  Godspeed you Black ..
4. The Magnetic Fields..
5.  Pulp..
6. The Clash..
7. The Beach Boys..
8.  Lou Reed..
9.  Andrew Bird..
10. The Stone Roses..
11.  Sufjan Stevens..
12. The Kinks..
13.  David Bowie..
14.  Nick Drake..
15. The Nice..
16.  Bjork..
17. The Left Banke..
18.  Bob Dylan..
19.  Radiohead..
20.  Silverchair..
21.  Sagittarius..
22.  Patti Smith..
23.  Blur..
24.  Serge Gainsbourg..
25.  X..
26. The Smiths..
27. The Zombies..
28.  Bran Van 3000..
29.  Brian Eno..
30.  Jonathan Richman..
31. The Mamas & Papas..
32. The Doors..
33.  Sonic Youth..
34. The Arcade Fire..


36.  Pink Floyd..
37.  Neil Young..
38.  Depeche Mode..
39.  Tindersticks..
40. The Stooges..
41.  Jorane..
42. The Sonics..
43. The Pixies..
44. The Chemical Brother..
45.  Air..
46.  Van Morrison..
47.  Daft Punk..
48.  Bruce Springsteen..
49.  Television..
49.  Van der Graaf Gener..
50.  Ratatat..
51.  MGMT..
52. The Moody Blues..
53. The Sparks..
54. A Silver Mount Zion..
55.  Love..
56.  Soulwax..
57.  Chris Isaak..
58.  Belle & Sebastian..
59.  Death in Vegas..
60.  Scott Walker..
61.  Elvis Costello..
62. the Beastie Boys..
63.  Tori Amos..

    Ici, l'ironie n'a pas sa place, et je le dis avec tout mon sérieux (est-ce grand chose ?) : The Apartments est un groupe capable de faire frissoner, de procurer les émotions les plus pures. C'est simple : je ne connais aucune voix masculine aussi chargé émotionnellement, dégageant une telle amertume et une telle vulnérabilité. Bien sûr, la manière dont j'ai découvert ce groupe n'y est pas pour rien : alors que je parcourais un site de chronique musicale (Sefronia, très très bon, très rock, mais peut-être un peu trop tendance 70's, ils adorent King Crimson, c'est dire !), il y a deux ans pour piquer adroitement les chroniques les plus brillantes (oui, c'est la meilleure recette pour faire un site de critiques, je pense), je me mis à parcourir la rubrique « meilleurs disques » bien évidemment (qu'ils ont baptisé intelligemment les « Immortels ») et je tombe sur la critique de Drift , album de 93 de The Apartments, sorti huit ans après The Evening…. L'évocation d'une anecdote, toute simple et émouvante attire dès le premier paragraphe mon intention : Sefronia nous y raconte donc que ce serait grâce à l'intervention (divine) de sa petite amie que Peter Milton Walsh a donné suite à cet album magnifique de 1985. « Peter, tu ne peux pas arrêter. Tu y arriveras un jour », lui dit-elle, en pleurs, alors que Walsh a traversé près d'une décennie de désert, de succès manqué…

  En fait, cette histoire colle bien à l'image que l'on se fait de Peter Milton Walsch, quasiment The Apartments à lui tout seul. Car sa voix semble refléter la même fragilité qui émane de cette belle histoire, sans doute un brin romancé (Oui, c'est vrai, Sefronia était-il présents au moment où cela s'est passé, au moment où cette femme a prononcé ces moments magiques à Peter, ceux qu'il avait besoin d'entendre ?). Emu par l'anecdote, je me mis –il y a deux ans donc- à la recherche de cedit album, Drift , mais n'ai pu trouver que son prédecesseur.« Tant pis pour Drift, peut-être qu'un jour, une réédition, ou un best-of à la rigueur, me dis-je alors,  encore un oublié, triste, triste…. », etc, etc…. Bref, je me retrouvais donc avec un album que finalement je ne désirais même pas acheter, mais j'avais besoin d'entendre ça, d'écouter à quoi pouvait ressembler un groupe, ou une voix capable de susciter une telle émotion chez une personne. Pourrais-je pleurer à cette écoute, pourrais-je me dire comme cette femme qu'il ne pouvait pas s'arrêter, et qu'il doit encore continuer ? C'était à peu de chose près les questions peu viriles que je me posais avant de mettre l'album dans la platine. A la lecture de la première piste, la première minute fut bien évidemment décevante : un cuivre introduit l'album, instrument qui à mon goût n'a que très rarement sa juste place dans un album rock. Mais peu à peu, l'émotion naît, cett mélancolie diffuse, qui sera encore plus belle dans les deux pistes qui la suivent : Great fool en tête, avec son refrain simpliste et universelle, puis aussi Cannot tell the days apart , qui, par une architecture dénuée de toute complexité (quasiment pas de refrain, de pont, et l'air en lui-même s'oublie très très vite), réussit à faire prendre pleinement conscience de la force, du patho que procure l'écoute de The Apartments. Suivent des pistes, qui du blues ( Lazarus,… ) au punk même, en passant par du psychédélique orphéique (oui, oui, dans Sunset Hotel ), ou par une sorte de cold wave sans synthé - car la voix fait penser à Ian Curtis des Joy Division, surtout quand elle vire dans les graves. Puis au beau milieu le morceau romantique, qui a sans doute procuré chez cette amie de Walsh une telle admiration pour le groupe de ce dernier (un peu comme pour Love will tear us apart chez les Joy Division justement, que la petite amie de Curtis se passait en boucle dans une totale dévotion, quelques mois avant le suicide du chanteur): Mr Somewhere . C'est une ballade simple, superbe, rien à dire de plus si ce n'est que la voix caverneuse sutrout dans ce « lalala », pont étonnant et magique entre le refrain et le couplet, est plus belle que jamais. En fait, il faut que je précise à cet instant de la critique que je suis dans une période où je suis surtout attiré par les chanteuses, les voix féminines. Disons qu'elles me procurent plus vite de l'émotion, et que la période joue en ce moemnt en faveur du beau sexe : Joranne, Karin Clercq, Camille, Jeanne Cherall, Carla Bruni, Olivia Ruiz, puis Lhasa, Hope Sandoval pour les nons francophones, je dois en oublier plein… Dans la voix de Peter Walsh, bizarrement, je retrouve un peu cette émotion que peuvent procurer les voix féminines, ce tremblement, cette sensualité aussi (à la Cat Power). Ce n'est pas pour rien que Mortal Coil, groupe snthétique gothique pas toujours recommandable, a repris ce morceau très joliment, sans trop l'orner (même absence de fautes de goût pour leur reprise de Song to a siren de Tim Buckley, rendu célèbre par la pub du parfum Noa de Cacharel).

Depuis, The Evening visits… n'a jamais vraiment quitté la platine, je n'ai toujours pas trouvé Drift , l'album qui était normalement encensé dans la critique, mais qu'importe après tout, j'ai juste fait confiance à l'anecdote, à cette petite histoire où une femme par son émotion s'est impliqué et a réussi redonner un sens à la carrière d'un grand artiste. Redonner foi en la créativité et l'Art, transmettre un peu d'espoir et d'amour, ce n'est pas rien, ce qu'elle a engendré. Et même si tout cela est un chouia romancé, qu'importe, du moment que l'histoire reste source d'inspiration pour nous tous.

A ne pas manquer:
    Mr Somewhere
    Great fools
    Cannot Tell the Days Apart
    All the Birthdays

Si vous avez aimé, vous avez aussi:
    The Stone Roses
    The Go Betweens