34.Neon Bible

The Arcade Fire
Folk-Rock
Merge Records   (Album Original )
Canada  03/2007

  Je disais dans l’article sur les Pixies que la Flamboyance dans un groupe apparaissait au mieux tous les dix ans : dans les années 60, ce furent sans doute les Stones, dans les années 70, eh bien, je n’en trouve pas vraiment (peut-être les Sparks, mais là, c’est vraiment un jugement on ne peut plus subjectif !), dans les 80, ç’aura été impérialement les Clash, puis dans les années 90, les Pixies (pour ces deux derniers, on est à chaque fois à cheval avec la précédente décennie). Et bien, en avant première, osons affirmer que le groupe de la Flamboyance des années 2000 est sans conteste Arcade Fire. Voilà !

  En gros je pourrai arrêter l’article mais bon, ne pas s’étaler sur de nombreses lignes dithyrambiques, ça ne me ressemble pas trop, alors allons y : Arcade Fire est magique, Arcade Fire est un groupe rare, un diamant qu’on a peur de rayer, d’user à travers les écoutes. On a aussi peur que tout ce talent ne se confirme pas dans les prochains albums, même si le récent DVD, Mirroir Noir, rempli d'extraits des performances live du groupe, laisse penser que le groupe restera sur sa même constance et cette même intégrité dans l’avenir.
Groupe en perpétuelle implosion, qui a traversé les souffrances comme pas d’autres , cette formation de montréalais (qu’ils sont bons en musique, ces Canadiens, décidément…) arrive à faire jaillir une musique sans pareil, par le chant du très torturé Win Butmer et de l’étincelante Régine Chassagne.
Arcade Fire a fait deux albums, tous deux magiques. En fait, je suis passé à côté du premier en 2004, et il a fallu Neon Bible pour que je découvre la beauté du premier, Funeral. Sans doute pour ça que c’est le deuxième, celui de ma découverte du groupe que je choisis ici, et pas celui de Power Out, Rebellion. Neon Bible est surtout un album  parfait, sans perte de rythme (sauf peut-être Keep the Car running, ou Building Downtown, les morceaux un peu trop bluesy / country), avec un jeu prononcé sur le clair/obscur (un peu comme le Demon Days de Gorillaz), on passe d’une ambiance à une autre avec une facilité et un naturel déconcertant, si bien qu’on a l’impression d’avoir écouté une quinzaine de pistes au lieu de onze. Sortent du lot les chansons les plus possédées (grande spécialité du groupe) : Intervention et son orgue magnifique, Black Mirror, et Windowsill dont la montée de fin laisse sans voix et sans force (pourtant il faudra encore passer par la fanfare réjouissante du No cars go, ancien titre qu’ils ont repris pour l’album, et on ne va pas s’en plaindre, car cette piste fait un peu office de bouffée d’air au milieu de la déprime ambiante de cet album concept autour de la thématique réligieuse et anti-impérialiste)…

A ne pas manquer:
    Windowsill
    Intervention
    Black Mirror
    No Cars go

Si vous avez aimé, vous avez aussi:
    The Clash
    The Pixies
    The Apartments
    The Dodos