37.Mirror Ball (with Pearl Jam)

Neil Young
Grunge
Warner  
Etats-Unis  06/1995

     Déjà, avant les éloges, une excuse envers un ami qui se reconnaiîtra, et face auquel j'ai tenu stupidement la défense d' Harvest de l'IMMense Neil young, et en le déclarant dans une attitude bouffie d'orgueil et de mauvaise foi comme mon album préféré et donc comme le meilleur dudit artiste. Je remercie donc cette personne qui a réussi à me faire découvrir un des albums de Young les plus rock , plus même que son manifeste grunge, Rust never sleeps: Mirror Ball donc, avec le plus grand back-band qu'on puisse rêver, Pearl Jam. Et puis quand même, quand on y pense, peut-on rêver meilleure alchimie grunge : d'un côté Neil Young, à la carrière si exemplaire et intègre, inventeur du grunge donc, avec les bien nommé Crazy Horses, et de l'autre les successeurs de Nirvana, les seuls à avoir vraiment repris le flambeau grunge durant les années 90. Donc Mirror Ball, tout le monde l'aura compris, est un album profondément rock, grunge jusqu'à la pochette (qui semble être déjà passée de main en main), où les plus belles pistes se répêtent en écho adouci, nostalgique lors des dernières pistes ( I'm the Ocean / Fallen Angel ), où les refrains se gonflent de chœur souterrain et baroque ( Song for Xalto , effrayante), mais où la mélodie laisse toujours poindre tout le passé, tout le baggage accumulé, du folk à la country des débuts, des Them à Crosby, Nash & Young. Downtown, ou Throw your hatred down sont autant de merveilles qui doivent bien nous faire comprendre une chose : aucun best-of, ou coffret de 3 cd, 4 même pour les plus riches (double sens), ne sauront renfermer et résumer l'oeuvre de ce génie indomptable. Il nous faut donc prendre la peine de découvrir son parcours, toute sa discographie (et pour ça il faut en avoir le temps, une vie entière presque). Et ainsi, parmi tous ses disques, Harvest restera quand même mon pêché mignon, l'album de mon enfance, et le préféré si je ne devais laisser parler que les sentiments. Et Mirror Ball sera alors mon album préféré si je devais rester objectif et honnête, l'album le plus rock de NY. Et puis rien ne dit que cela reste sans appel : déjà, rien qu'en ce moment, je me mets à écouter plus que les autres l'album de 1978, Comes a time, tendance accoustiqque, rempli de ballades, toutes de toutes de beautés, à commencer par la première, Goin' back, si belle, si simple. Ou, plus récemment dans mes écoutes, il y a aussi Everybody knows this is nowhere , juste équilibre entre l'électrique et l'accoustique, à mon goût le meilleur album avec les Crazy Horses. Bref, comme je vous le disais, avec Neil Young, il faut une vie pour pouvoir faire son choix, pour trouver l'album qu'on emmenera sur notre île déserte le jour où un timbré appliquera à la lettre cette image stupide à tous les non-moins crétins qui se seront lancés dans des classements musicaux. Et concluons plutôt cet article en rappelant ce qu'est toute l'essence du génie de Neil Young : être à chaque fois capable de surprendre, d'émouvoir ou même de marquer à vie, et ce toujours par de vieilles recettes, de vieux ustensils usés jusqu'à la rouille, qui, en effet, ne dort jamais! De loin ma rock star préféré…

A ne pas manquer:
    I'm the Ocean
    Throw your hatred down
    Song for Walto
    Fallen Angel

Si vous avez aimé, vous avez aussi:
     Silverchair
    Pearl Jam
    Motorhead
    Nirvana