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Roman Polanski

Rosemary's Baby

Roman Polanski
Drame (réédition DVD)
Sortie en France:  10/1968
William Castle   

touchante et inquiétante Rosemary..
  
 


 



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      Polanski est un drôle de gus.. Sans verser dans le vitriol et en me limitant à son état de réalisateur (…), je dirais que je ne suis pas un grand fervent de son cinéma (son dernier film Carnage va d’ailleurs me confirmer cet état de fait). Car il aura fait bon nombre de films qui ont plutôt mal vieilli, et à côté de ça beaucoup de ses œuvres sont juste trop longues, trop indigestes et mal dégrossis (Oliver Twist, et même le Pianiste malgré tout ce qu’on peut en dire..) . Il a d’ailleurs une fâcheuse tendance à terminer médiocrement ses films (et même ses films qu’il a le mieux réussi à introduire : le Locataire, la Neuvième porte, Cul de sac).

    Parallèlement à ça, on peut lui accorder qu’il est un réalisateur d’une précision sans pareille, à la Kubrick presque (même si ça ne transparaît pas toujours) : les anecdotes sur le tournage de Tess où il impose aux gens de l'équipe du film -dont la production elle-même - d’aller repeindre un long pan de mur en arrière-plan en bleu, et ce pour réussir un simple plan!! Mais souvent cette précision confère finalement une froideur, que même son côté théâtre de l’absurde et l’humour qu’il en résulte (que je trouve rarement drôle) peine à adoucir...

    Tout ça est dommage car il sait être un excellent cinéaste de genre, comme en témoignent: le polar poisseux Chinatown, le thriller politique Ghost Writer – son meilleur film depuis le superbe huis-clos la jeune fille et la mort –, ou bien même l’intro de la Neuvième porte. Mais sur le fil d’une longue carrière, je ne pense pas que je pourrai me décréter un jour fan de ce réalisateur.
    Et pourtant, pourtant (oui pourtant) il aura été dans les années 60 l’auteur d’une trilogie unique, d’une œuvre personnelle qui n’aura pas pris une ride : Répulsion, Rosemary’s baby et enfin le Locataire (dont Polanski fait lui-même le rôle du pauvre immigré persécuté par son voisinage français), la trilogie de l’appartement maudit comme on pourra ainsi la nommer…

    C’est là un triptyque qui démontre que Polanski est surtout très bon dans le huis-clos, pour rendre angoissant tous les milieux intérieurs, en particulier l’habitat bourgeois de la société moderne. J’aurais toujours la chair de poule en repensant à cette scène terrible dans le Locataire, où le pauvre immigré polonais descend un gros sac d’ordure, mais troué… Et petit à petit ,le long des marches de l’immeuble haussmannien bourgeois parisien, l’anti-héros voit avec angoisse, les mains déjà occupés, se déverser ses ordures sur le beau tapis rouge de l’escalier. Un pur moment d’angoisse et d'empathie, dans lequel on saisit tout ce que le réalisateur (lui-même fraîchement installé en France) cherche à communiquer sur le mal-être d’un expatrié, l’impuissance d’un individu qui peine à s’intégrer dans un monde faussement libéré et ouvert…

    Rosemary’s baby est moins virulent (quoique..) que le Locataire, moins personnel, mais plus réussi. C’est –paraît-il– un de ses plus grands succès de l’époque, et cela paraît aujourd’hui totalement justifié.

    Rarement un film aura été aussi réaliste sur les sentiments d’une femme durant la grossesse. J’ai reconnu nombre de femmes de mon entourage, passées par la grossesse, dans le personnage de Mia Farrow (qu’elles me pardonnent !). Les hormones poussant à l’accès, mais surtout finalement la peur d’assumer le rôle de mère (qu’elle que soit l’enfant, même s’il s’agit du Diable comme ici)… Le côté film fantastique n’est d’ailleurs pas très intéressant, anecdotique (les amalgames entre sectes satanistes et symboles maçonniques sont d’ailleurs un parti pris qui n’est pas des plus heureux). Il n’en reste que ce film demeure aujourd’hui un de ceux qui ont le mieux résisté au temps. La description de la vie d’un couple dans un appartement (l’objet de la trilogie), le rôle de Mia Farrow qui dépérit sous nos yeux, rendant tour à tour son personnage touchant puis tout à coup horrible de par sa paranoïa : tout paraît plus vrai que nature, et pourtant filmé d’une caméra de maître, précise, sans fausse caméra vérité. Un film enfin qui reste aujourd’hui à déconseiller aux femmes enceintes (très honnêtement..)

    Tout de même surprenant que Polanski ait réussi la même année un tel chef d’œuvre indémodable et en même temps le Bal des Vampires qui le précède de quelques mois, son film qui a le moins bien vieilli, aujourd’hui quasi irregardable…




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