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MGMT
Congratulations
MGMT

51.Congratulations

MGMT
Rock psychédélique
Sony / Columbia   (Album original )

Etats-Unis  04/2010

Un peu tête-à-claque sur les bords, un manque de charisme en concert, mais il n'empêche qu'ils sont définitivement brillants et au-dessus de la mêlée...
  
 


 



1. The Beatles..
2. The Velvet Undergrou..
3.  Godspeed you Black ..
4. The Magnetic Fields..
5.  Pulp..
6. The Clash..
7. The Beach Boys..
8.  Lou Reed..
9.  Andrew Bird..
10. The Stone Roses..
11.  Sufjan Stevens..
12. The Kinks..
13.  David Bowie..
14.  Nick Drake..
15. The Nice..
16.  Bjork..
17. The Left Banke..
18.  Bob Dylan..
19.  Radiohead..
20.  Silverchair..
21.  Sagittarius..
22.  Patti Smith..
23.  Blur..
24.  Serge Gainsbourg..
25.  X..
26. The Smiths..
27. The Zombies..
28.  Bran Van 3000..
29.  Brian Eno..
30.  Jonathan Richman..
31. The Mamas & Papas..
32. The Doors..
33.  Sonic Youth..
34. The Arcade Fire..
35. The Apartments..
36.  Pink Floyd..
37.  Neil Young..
38.  Depeche Mode..
39.  Tindersticks..
40. The Stooges..
41.  Jorane..
42. The Sonics..
43. The Pixies..
44. The Chemical Brother..
45.  Air..
46.  Van Morrison..
47.  Daft Punk..
48.  Bruce Springsteen..
49.  Television..
49.  Van der Graaf Gener..
50.  Ratatat..


52. The Moody Blues..
53. The Sparks..
54. A Silver Mount Zion..
55.  Love..
56.  Soulwax..
57.  Chris Isaak..
58.  Belle & Sebastian..
59.  Death in Vegas..
60.  Scott Walker..
61.  Elvis Costello..
62. the Beastie Boys..
63.  Tori Amos..

   “C’est en train de faire effet dans ton sang,
ce qui, tu sais, n’est pas de l’amour,
car l’amour est juste dans ta tête,
pas dans ton cœur… »


   Cette phrase est le refrain final de la chanson d’intro It’s working… enfin refrain, c’est un bien grand mot vu que tout le morceau est totalement destructuré - à l’image de l’album entier. C’est aussi un bon résumé pour aborder Congratulations que je juge vraiment… d’œuvre marquante !

   Car cette phrase sur le sang et non l’amour, que nous dit-elle ? Eh bien que la musique peut ‘marcher’, et très bien même, en évitant toute trace d’émotion et de sentiment. Ce n’est pas là une critique bien au contraire : il y a des albums qu’on aime parce qu’on est ému, parce que la douleur ou le bonheur du chanteur sont perceptibles par la musique ou les paroles : Bruce Springsteen, Patti Smith ou Chris Bell de Big Star (un hommage à son chanteur et leader Alex Chilton récemment décédé, le 17 mars 2010, énorme perte...) sont par exemple des artistes que je n’apprécie pas franchement pour leur qualité musicale, mais plus pour l’émotion qu’ils me procurent dans leur parole et leur vécu… D’une moindre manière, je pourrais même y rajouter Dylan, Jarvis et les Pulp, le Moz et les Smiths : ceux-là aussi étant des artistes pour lesquels j’ai plus un lien affectif qu’une admiration musicale. MGMT, eux, en l’espace de 4 phrases de couplet ont balayé mes convictions, et ont ainsi décrété que la bonne musique (la leur, quoi..) n’est pas là pour jouer sur la corde sensible, car le plaisir pur et viscéral n’a pas besoin de passer par le cerveau, pour être décrypté ou mis en perspective par rapport aux vécus de leurs auteurs (qui de toutes façons, n’ont rien de vraiment intéressant à dire… le faible intérêt médiatique des membres de MGMT –nuls en interview- est inversement proportionnel à la qualité de leur écriture musicale actuelle : tant mieux..).

   Et ainsi tout l’album vogue sur ce postulat d’anti-émotion. On aurait pu croire, vu la prépondérance de l’hommage, qu’on aurait droit à quelque chose de sensible, mais non ! On fait un hommage à Dan Tracy, chanteur des Televions Personnalities, en fantasmant un psychopathe ; on expédie les Stones dans le tonitruant et remarquable Flash Delirium, et on fait même une chanson intitulé Brian Eno sous forme de partie de cache-cache autour d’une obsession, mais sans vraiment parler de Brian Eno lui-même, et sans aucune trace d’affect surtout. On sait ce que d’autres artistes sont capables d’écrire lorsqu’il s’agit de rendre hommage : Neil Young et son bouleversant My my hey hey dédié à Johnny Rotten (« It’s better to burn out than to fade away », un des plus jolis couplets qui aient été écrits), Weezer et son Heart songs (hommage à Springsteen, Nirvana, etc…), etc… des chansons à donner des frissons, à faire couler les larmes, même…  Mais chez les MGMT,  non, même pas en rêve : on n’est pas là pour être ralenti par les sentiments, on est là pour bouger, faire chauffer le sang par la qualité sonore seule… Ils sont brillants, définitivement…
Certes, une seule musique pourrait  quand même rompre le charme et réussir à insuffler un petit peu d’émotion (mais vraiment un tout petit peu), il s’agit de la plus belle mais la plus compliquée à réécouter (Siberian breaks), où l’idée est d’atteindre le sentiment de plénitude (mais bon le sentiment est bien vite gommé par le final psychédélique, ultra-bienvenu et agréable, mais pas émouvant pour un sou !). 
Bref c’est un album qui laisse à chaque écoute (en boucle) bouche bée, mais sans frisson,  sidéré devant ce résultat qui coule tout seul, mais qui laisse une impression pas vraiment festive ni joyeuse… et qu’on ne peut non  plus qualifier de froide (ce qu’on pourrait croire vu qu’on parle de l’absence d’émotion). Un album définitivement marquant, que j’estime comme l’un des hauts-faits musicaux de la nouvelle décennie (oui, je prends de l’avance) et qui renverse pas mal de vieille croyance : oui, on peut aimer voire adorer un album dépourvu d’émotion, qu’on se le dise !

   (mais c’est peut-être ce refus à la sensiblerie qui empêche cet album d’avoir un vrai single aussi tubesque que l'était Time to pretend, un titre certes racoleur, mais qui inspire un peu plus d’empathie…)

A ne pas manquer:
    Flash Delerium
    Siberian breaks
    Brian Eno
    It's working

Si vous avez aimé, vous avez aussi:
    The Sparks
    The Beach Boys
     Love
    Vampire Weekend
    tout le pop-rock des 70s...